L’affiche

 

L’affiche

Elle est partout autour de nous, publicitaire ou de cinéma, parfois on ne la voit même plus. Mais l'affiche recèle mille richesses, tant au niveau de sa conception graphique que du support de projection fétichiste qu'elle peut parfois devenir.
Voir une affiche, c'est revoir un film, revivre une époque, entendre une chanson... et pourquoi pas penser à re-décorer son intérieur !
De plus, l'affiche a aujourd'hui quelque chose de joliment anachronique : faite de papier, fixée à un mur, elle donne autant à fantasmer qu'à voir. Contre la tendance actuelle à l'avalanche continue d'images anonymes, il est bon parfois de s'arrêter un instant devant une image, une affiche...
Une observation rapprochée permet de s'apercevoir bien vite que le monde de l'affiche est complexe et passionant, aussi bien techniquement qu'artistiquement.

Plusieurs points devront être abordés ici :

 

La taille de l'affiche

Elle peut aller de la carte postale aux dimensions gigantesques du 4x3 mètres en passant par toute une déclinaison de formats hétéroclites comme l'affiche dite pantalon au format haut et vertical ou encore celles au format horizontal 150x320cm.
Dans ce site, vous trouverez surtout des affiches au format 120x160cm, le plus noble puisque correspondant à la taille adoptée par les cinémas pour orner leurs façades et plus généralement adoptée pour l'affichage public. C'est aussi le format à échelle humaine, celui où le graphisme s'offre à vous, ni trop petit, ni trop grand. Les autres affiches sont, sauf exceptions aux formats 60x80, 40x60, 240x160 et pantalon (format vertical de 80x160cm).

 

L'origine de l'affiche

Quel bonheur de posséder une affiche originale ! C'est pourquoi ici vous trouverez principalement des éditions datant de l'époque de la sortie du film en salles, sauf indication contraire. Les passionnés vous le diront, lorsque l'on achète une affiche ancienne, on paie aussi pour avoir son odeur et parfois même son papier jaunit par les ans.

 

Technique d’impression

De nombreuses techniques existent mais deux sont largement dominantes.

La première, la lithographie, quasiment disparue aujourd'hui pour l'affiche de cinéma consiste en une impression à partir d'une " pierre " gravée de manière à servir de "tampon", chaque couleur nécessitant un passage de la " pierre ". Le résultat est alors d'une qualité incomparable, les traits sont continus et les à-plats de couleurs parfaits. De plus la complexité d'impression de ces affiches contraint à de petits tirages, assurant ainsi une rareté quasi immédiate de l'affiche (d'ailleurs, bien souvent, après un tirage suffisant d'affiches,la " pierre " était détruite, d'où une non reproductibilité totale).

Cette technique d'impression fut progressivement remplacée dans les années 60 par la quadrichromie offset consistant en une impression successive des 4 couleurs primaires (cyan, magenta, jaune, noir dites CMJN). Parfois, lorsque l'on utilise un Pantone (une couleur prédéfinie ne résultant pas du mélange des 4 couleurs primaires), des passages supplémentaires sont nécessaires. La superposition des couleurs donnant alors naissance aux teintes définitives de l'affiche. Le résultat se caractérise alors par une image constituée d'une infinité de points lorsque l'on regarde l'affiche de très près, ce grain peut être plus ou moins fin selon la définition choisie, celle-ci étant fonction de la nature du support à imprimer. 99% des affiches sont aujourd'hui réalisées grâce à cette technique.

Notons que certaines affiches sont imprimées sur les deux faces, de façon à pouvoir être retro-éclairées tout en conservant de bons contrastes et une bonne intensité des couleurs.
Ensuite, il est possible d'appliquer des vernis ou autres substances pour modifier l'aspect final de l'affiche. Par exemple, des affiches bénéficient d'une impression en couleurs mattes, conférant à celles-ci un rendu esthétique du plus bel effet (mais attention, les surfaces mattes marquent facilement).

La mention de l'imprimerie en bas ou sur le côté de l'affiche présente un avantage important : bien souvent elle permet de savoir si l'affiche est originale ou bien une ressortie (au même titre que la mention du distributeur), ceci à condition d'avoir sous la main une côte de l'affiche de cinéma...
Dans le cas d'une identification particulièrement difficile, la structure du numéro de téléphone peut être d'une grande utilité. Selon la présence d'un indicatif ou d'un autre on peut cerner l'époque à laquelle l'affiche a été imprimée...

Lithographie

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Offset

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Imprimerie Saint-Martin

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Imprimerie M. Landais

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Le conditionnement

Selon leur contexte primaire d'utilisation (affichage public, cinéma, en plein air, rétro-éclairage...) le conditionnement des affiches peut varier. On distingue tout d'abord les affiches roulées des affiches pliées, les premières présentent l'avantage certain de ne pas porter de traces de pliage et l'inconvénient d'un encombrement conséquent dès que l'on s'engage sur le terrain de la collection. Les secondes, les plus courantes présentent les traditionnelles pliures, mais occupent peu de place une fois décrochées, ces affiches ont pour vocation première de finir encollées sur la façade des cinémas.

Sur ce site, vous trouverez des affiches pliées et roulées, certains titres sont mêmes disponibles dans chacun des deux conditionnements.

Certaines affiches peuvent aussi se présenter en plusieurs parties, cela est inhérent à certains formats particuliers comme le 4x3m ( x parties) ou le 240x160 (deux parties de 120x160cm chacune) présentant certaines difficultés d'impression et d'affichage facilement compréhensibles.

D'autres encore peuvent se présenter entoilées, le plus souvent pour des raisons de fragilité de l'affiche, en effet, une affiche très ancienne aura tendance à se couper au niveau des pliures, il est alors plus sage de l'entoiler, c'est à dire de la coller sur un support textile spécifique. Une opération relativement coûteuse mais salvatrice dans bien des cas. L'opération d'entoilage s'assortit souvent d'une restauration plus ou moins importante en fonction de l'état de conservation de l'affiche. Une fois entoilée, l'affiche se roule facilement, les traces de plis ont disparu et le visuel retrouve sa brillance d'origine. L'affiche est sauvée et désormais protégée, à noter qu'un entoilage de qualité se doit d'être " doublé " et de présenter des marges. Le coût d'un entoilage pour une affiche 120x160 varie de 150€ (entoilage + nettoyage léger) à 500€ (entoilage + restauration très importante suite à des déchirures, des taches et des manques...).

Pour vos entoilages et restaurations, Affiche-cine vous recommande l'Atelier Brigitte Bussière, 43 rue de l'arbre sec, 75001 Paris, tel : 01 47 03 32 58, (devis gratuit ; sur rdv uniquement). En vous adressant à eux vous aurez à faire avec des professionnels passionnés et serez toujours impressionnés par la qualité exceptionnelle de leur travail, même ou surtout dans les cas les plus délicats.

 

Le papier

Cela concerne principalement l'épaisseur et la nature du papier. Une affiche imprimée sur un papier de première qualité résistera théoriquement mieux au temps, à la déchirure et au froissement, alors qu'une affiche réalisée sur un papier bas de gamme se détériorera d'autant plus vite.

 

La "nationalité de l'affiche"

Bien souvent, chaque pays bénéficie d'une affiche différente (visuel et format), le motif de ces disparités ? Des raisons marketing (n'oublions pas que les affiches sont à l'origine des produits essentiellement promotionnels, ce qui n'exclue nullement une éventuelle valeur artistique de l'objet), ou encore pour des questions de mœurs sociales et religieuses. Il arrive alors assez fréquemment que la meilleure version d'une affiche ne soit pas celle du pays d'origine du film.

Affiche américaine

Affiche française

 

 

La valeur d'une affiche

Outre la valeur affective ou artistique que l'on peut lui attribuer, celle-ci doit avoir une valeur d'échange. Cette valeur répond aux critères suivants :

  • L'état de conservation de l'affiche (taille, papier, éventuelles déchirures, pliures...)
  • La qualité artistique de l'affiche
  • La renommée du film
  • La rareté de l'affiche
  • La demande pour cette affiche

Ce dernier point soulève le problème de cotation de l'affiche en général, et en particulier de celle de cinéma. En effet, même si l'affiche est un bien non reproductible, sa rareté ne suffit pas à en faire croître la valeur, encore faut-il qu'elle soit demandée. C'est pourquoi la valeur d'une affiche est délicate à établir, sauf pour les titres les plus célèbres, ceci d'autant plus qu'il n'existe pas d'ouvrage mis à jour faisant unanimement référence en la matière.

 

Le graphisme de l'affiche

C'est le critère le plus subjectif mais aussi le plus important avec la notoriété du film pour juger de la valeur d'une affiche. Bien sur, chacun appréhende à sa manière l'harmonie des couleurs, l'équilibre de la composition et les éléments de graphisme utilisés. Ainsi, certains créateurs d'affiches, le plus souvent des illustrateurs sont devenus des sommités dans le milieu de l'affiche et du dessin, leurs seuls noms au bas de l'affiche assurent à celle-ci une valeur financière immédiate quelle que soit la qualité du film (une telle affirmation est cependant à relativiser). Les noms les plus connus et reconnus sont, en vrac : Boris Grinsson, Ferracci, Soubie, Mascii, Hurel, Thos, Guy-Gérard Noel, Dubout, Tardi, Floc'h, Bilal, Morvan, Tealdi, Savignac, Jouineau-Bourduge, Landi...
Bien souvent, les affiches les plus cotées seront celles affirmant un réel style artistique propre à l'illustrateur mais ne trahissant pas l'esprit du film.

On peut distinguer plusieurs éléments de natures distinctes dans une affiche : le dessin, la photographie, les deux pouvant être mêlés ou bien utilisés distinctement.

 

René Ferracci

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Benjamin Baltimore

baltimore

Landi

landi

Guy Gérard Noël

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